Le comité de pilotage de l’A31 bis s’est réuni ce 21 février à Thionville, en présence du Préfet de la Moselle, des élus locaux et autorités.
À l’issue d’une longue procédure de concertation dont la plupart des attendus ont été respectés, le Gouvernement a pris la décision, le 5 janvier 2024, de poursuivre le projet et d’acter le tracé définitif des aménagements du secteur Nord en retenant la variante F4 pour le contournement Ouest de Thionville.
Un sujet sur lequel je me suis fortement engagée depuis longtemps, en faisant en sorte que nos enjeux ne soient plus mêlés avec ceux de la traversée de Metz ou du sud de la métropole de Nancy.
Le Gouvernement demande aussi que ce projet fasse « l’objet d’une démarche d’amélioration environnementale continue, afin de continuer à rechercher toute mesure permettant d’en réduire les impacts, tout en répondant au besoin de mobilité exprimé et reconnu ».
Pour rappel, le secteur nord du projet A31 bis concerne la section de l’autoroute A31 comprise entre l’échangeur de Richemont et la frontière luxembourgeoise.
→ Entre l’échangeur de Richemont et le nord de Thionville, là où l’autoroute ne peut être élargie, il est prévu de réaliser une nouvelle section de 7,9 km. Du sud au nord, les véhicules emprunteront l’autoroute A30, élargie à 2x3 voies, la quitteront par une bretelle autoroutière à l’échangeur de Sainte Agathe avant de traverser Florange par un tunnel long de 2,2 kilomètres, puis de rejoindre le tracé actuel de l’A31 à l’ouest de Thionville à l’échangeur de l’Etoile.
→ Entre le nord de Thionville et la frontière luxembourgeoise, l’élargissement de l’autoroute existante à 2x3 voies et sa mise à niveau environnementale sont prévus sur 12,4 km afin de fluidifier le trafic aux heures de pointe.
De plus, la décision demande que « les études engagées soient poursuivies de façon coordonnée avec le Grand-Duché du Luxembourg », afin de prévoir « l’expérimentation d’une voie dédiée au covoiturage » sur l’une de ces trois futures voies de circulation. En complément, « la mise en place de voies réservées aux transports en commun sur l’espace réservé à la bande d’arrêt d’urgence » est confirmée pour accompagner le développement du transport collectif par cars transfrontaliers.
À celles et ceux qui contestent encore l’utilité du projet, j’oppose la réalité des chiffres des flux à la fois frontaliers, internationaux, de fret et pour les petits parcours de proximité.
La solution n’est pas dans le tout-autoroute ou dans le tout-ferroviaire, par ailleurs strictement impossible, dans une combinaison de toutes les mesures qui regroupent également le développement du covoiturage, la facilitation du télétravail quand les tâches le permettent, la réflexion sur les temps de vie et les horaires décalés, entre autres.
Il nous faudra maintenant, dans le cadre de l’enquête publique, de la déclaration d’utilité publique à venir et du futur traité de concession, traiter de nombreuses questions comme les entrées et sorties du tunnel profond qui passera sous Florange, la voie dédiée au covoiturage, le report sur le réseau secondaire, le devenir des emprises foncières réservées et surtout le coût futur du péage.
Je travaille, comme depuis le début du projet, à un péage intelligent : beaucoup plus cher pour les camions au titre du principe « pollueur-payeur » (avec une accentuation aux heures de pointe), et péage atténué en fonction du nombre de personnes par véhicule, dont la prise en charge pourra être négociée dans le cadre du dialogue social avec les entreprises en France et au Luxembourg.
Aujourd’hui, une page s’est tournée et une autre s’ouvre. C’est une étape historique que notre territoire attend depuis plus de 30 ans.