Enjeux internationaux

    Lancement de la présidence française de l'Union Européenne — discours d’Emmanuel MACRON

    Lors de son discours au Parlement européen à Strasbourg à l’occasion du début de la présidence française de l’Union européenne, Emmanuel Macron a rappelé que la construction européenne reposait sur trois promesses : promesse de démocratie, promesse de progrès, promesse de paix.

    C’est dans la lignée de ces trois promesses que le président de la République souhaite conduire la présidence française de l’UE pour les six prochains mois.

    Promesse de démocratie : c’est notre singularité d’Européens

    La France mènera le combat pour faire progresser la liberté des peuples. Nous défendrons la possibilité d’un droit d’initiative législative pour le Parlement européen.

    La lutte pour l’égalité des droits doit se mener en Europe et en Européens.
    Nous devons défendre l’État de droit et mener un combat politique pour défendre la tolérance et la civilité. Nous consoliderons nos valeurs d’Européens qui font notre fierté et notre force : 20 ans après l’adoption de notre Charte de droits fondamentaux, nous souhaitons la réactualiser pour consolider le droit à l’avortement ou la protection de l’environnement.

    Enfin, nous combattrons en faveur de notre identité européenne, de notre patrimoine et de notre histoire en commun, ainsi que de notre façon d’être au monde et d’échanger des idées en toute civilité. C’est plus que jamais une urgence alors que de nombreux sujets hystérisent le débat public mondial.

    Promesse de progrès : nous nous sommes bâti dans une volonté de construire un modèle d’avenir

    La lutte contre le changement climatique est une priorité.

    À cette fin, nous voulons mettre en place un mécanisme d’ajustement aux frontières, mais aussi transformer nos industries avec le Pacte Vert ou encore protéger la biodiversité sur notre continent et dans le monde en luttant contre la déforestation et en organisant un sommet pour les océans.

    L’Europe doit aussi mener une révolution numérique ambitieuse.

    Nous bâtirons un véritable marché unique du numérique, avec des investissements dans des secteurs nouveaux et la mise en place de champions européens. Nous devons aussi encadrer les acteurs du numérique, pour protéger nos droits et nos libertés, le respect de nos vies privées et lutter contre les discours de haine et de division.

    Enfin, la maîtrise de notre sécurité demeure essentielle.

    Il nous faut retrouver la maîtrise des frontières et de notre espace, avec le renforcement de Frontex, et une réforme de l’espace Schengen. Nous devons aussi protéger notre espace extérieur en actant d’un accueil partagé des migrants entre les États-membres et en luttant fermement contre les réseaux de passeurs. Emmanuel Macron a aussi appelé à la construction d’une politique plus efficace, mais respectueuse de nos principes pour lutter contre l’immigration irrégulière. Enfin, l’Europe doit se doter d’une véritable puissance d’anticipation en matière de défense avec l’adoption de la boussole stratégique et le renforcement d’une politique de sécurité propre à notre continent.

    Promesse de paix : nous devons repenser notre place dans le monde et notre politique de voisinage pour bâtir une puissance d’équilibre

    L’Europe doit bâtir une nouvelle alliance avec le continent africain.

    Nous devons ainsi construire un « new deal » économique et financier avec l’Afrique, avec des propositions d’investissement très concrètes. Nous continuerons aussi de lutter avec les États africains confrontés au terrorisme avec un agenda de sécurité continental ambitieux.

    L’Europe ne peut pas se détourner plus longtemps des Balkans occidentaux.

    Nous devons repenser notre relation avec ces pays, et leur donner de manière plus claire des perspectives sincères et réalistes d’adhésion.

    Notre relation avec le Royaume-Uni doit être ferme et claire afin que les engagements pris dans le cadre du Brexit soient tenus et que nous retrouvions le chemin de la confiance.

    L’Europe doit aussi construire un ordre de sécurité collective sur notre continent.

    Le dialogue avec la Russie ne doit pas être une option : nous en avons besoin. Nous continuerons avec l’Allemagne, dans le format Normandie, à chercher une solution politique aux tensions en Ukraine.